Thibaud Latour

>>> Univers artistique ⊳

>>> Après une ancienne période plus torturée, son travail graphique actuel est fortement influencé par l’abstraction géométrique et l’art optique. Ancré dans le dialogue permanent et les apports réciproques entre l'art et les sciences, basé sur des modèles mathématiques proches des fractales et des systèmes auto-similaires et non-périodiques de Penrose ou de Ammann, en deux ou en trois dimensions, son travail vise à faire émerger l’humanité de la rigueur mathématique et de la forme pure. Cette émergence trouve sa source à la fois dans la recherche sémiotique et dans le minutieux et répétitif travail de réalisation. De la fulgurance de l’idée créative première s’ensuit une longue méditation active où l’esprit se concentre sur le clavier et la souris, ainsi que sur les petits gestes sans cesse répétés, laissant éclater de nouvelles bribes de sens qui orientent le travail vers son aboutissement par petites touches successives. Plus la mathématique se rompt, plus le signe s’assemble.

>>> Il travaille par séries, chacune basée sur un principe mathématique, un code, une interrogation, toujours aux confins de ce qui se conçoit, du rationnel et d'une certaine forme d'indécidabilité. Certaines sont autant d'explorations de la dualité d’un infini construit sur des formes simples qui se répètent sans jamais reproduire les mêmes arrangements. De la quasi-symétrie et donc des brisures de l’infini se révèlent les causes-mêmes de ces ruptures. Ces fêlures agissent comme des révélateurs de la fragilité humaine et rendent la forme finalement sensible. La composition mathématique, construite par un long travail d’agencement numérique est ensuite rendue et rompue à la peinture acrylique, au posca et à l’encre. L’utilisation de la sérigraphie permet finalement d’obtenir des aplats parfaitement uniformes de couleurs lumineuses et puissantes, renforçant ainsi la tension optique.

>>> Les influences de son travail sont nourries des écrits d'Ilya Prigogine, à l’ère du numérique, de l'appréhension systémique du monde et de sa complexité inhérente à l'irréversibilité du temps, et se trouvent dans les traces d’un art optique et contruit, comme une filiation née de la rencontre de Escher et de Vasarely, entre l’exploration des pavages impossibles et la grammaire des formes et des couleurs ; en passant par les dialogues numériques entre l’ordre et le désordre de Véra Molnar ou les nombres et le hasard d’Aurélie Nemours, et une quête peut-être vaine et certainement très lointaine du minimalisme de François Morelet.

>>> Ses structures en trois dimensions sont inspirées de constructions mathématiques, créées numériquement, certaines préparées au moyen d’outils de fabrication digitale, et finalement assemblées à la main. Certaines sont parfois directement exécutées à la main, le nombre incarné dans la matière sans machine intermédiaire. Son univers tridimensionnel s’inscrit dans la mouvance d’artistes contemporains comme les perturbations hexagonales de Christian Eckart, les reliefs cinétiques de Ivan Contreras-Brunet ou les compositions de Klaus Staudt.

>>> Comme dans ses dessins, peintures, collages, estampes et sérigraphies, son travail tridimentionnel vise à explorer la répétition non-périodique du même, comme une suspension entre ordre et désordre, essentiellement à la recherche de signes dépeignant le monde tel qu'il est, en perpétuel équilibre méta-stable, fait d'un jeu de causes et d'éléments constitutifs semblables mais qui produisent toujours, ad æternam, des effets différents. Sa contribution principale se situe probablement dans cette recherche d'équilibre instable, d'harmonie apparente toujours renouvelée, mais fragile et parfois rompue.

>>> Artistic universe ⊳

>>> Following a quite depressing period, his current graphic work is strongly influenced by geometric abstraction and optical art. Nourished by the permanent dialogue and mutual contributions of art and science, by mathematical models close to fractals and self-similar non-periodic Penrose or Ammann systems, in two or three dimensions, his work aims at revealing humanity out of mathematical rigor and pure formalism. This emergence is rooted in both semiotic research and the meticulous and repetitive work. A long and active meditation where the mind concentrates on the keyboard and the mouse, as well as on the repeated little gestures, follows from the fulguration of the first creative idea, letting new scraps of meaning burst and direct the work towards its culmination. Signs appear only when mathematics breaks.

>>> He works by series, each one based on a mathematical principle, a code, or an interrogation, always at the outer reaches of what is conceivable, of rationality and some form of undecidability. Some pieces consist in explorations of the duality between simple repeated forms that never reproduce the same arrangements and the resulting infiniteness. From the quasi-symmetry representing fragments of cracked infinity, are revealed the very causes of such ruptures. These fissures act as revelators of human fragility and ultimately make sense from the form. The mathematical composition, constructed by a long work of numerical arrangement is then rendered and broken with acrylic paint, posca and ink. The use of screen printing ultimately results in perfectly uniform flat areas of vivid and powerful colors, enhancing the optical tension.

>>> The influences of his work are nourished by the writings of Ilya Prigogine, projected in the digital age, by the systemic apprehension of the world and its complexity arising from time irreversibility. They develop the footsteps of Optical Art and Concrete Art, as a filiation born from the encounter between Escher and Vasarely, between the exploration of impossible pavings and the grammar of forms and colors; through numerical dialogues between order and disorder of Vera Molnar or the numbers and randomness of Aurélie Nemours, and a certain quest for the minimalism of François Morelet.

>>> The three-dimensional structures are inspired by mathematical constructions, created digitally, some prepared using digital manufacturing tools, and finally assembled by hand. They are sometimes directly executed by hand, the number incarnated in the matter without intermediate machine. His three-dimensional universe is part of the contemporary movement of artists such as Christian Eckart's hexagonal perturbations, Ivan Contreras-Brunet's kinetic reliefs and Klaus Staudt's compositions.

>>> As in drawings, paintings, collages, prints and serigraphs, his three-dimensional work aims at exploring the non-periodic repetition of an elementary simple pattern, as a suspension between order and disorder, essentially in search of signs depicting the world as it is, in perpetual meta-stable equilibrium, made up of a set of causes and constituent elements that are similar, but which always produce, ad æternam, different effects. His main contribution probably lies in this search for unstable equilibrium, for apparent harmony that is always renewed, fragile and sometimes broken.

>>> Music ⊳

>>> Member of Rock band la Vierge du Chancelier Rolin [1990 > 1998] ⊳ Author ○ Composer ○ Guitar ○ Voice
>>> 2 EP⊳K7 | 1 EP⊳CD | 2 LP’s⊳CD (including original music for a B. Brecht theatre play)
>>> +100 concerts ⊳ Belgium ○ Ireland ○ Bosnia ○ Canada
>>> Member of SABAM | author and composer society (B)

>>> Theatre ⊳

>>> Acting in +10 amateur theatre plays [1985 > 1998] | Namur (B)
>>> Acting in semi-professional theatre plays [1996 > 2000] | Groupe Silence ⊳ "Silence" adapted from the comics by Didier Comès directed by Anne Yernaux ○ "CombienCoûte le fer?" by B. Brecht directed by Anne Yernaux ○ "Excédent de poids, insignifiant: amorphe. Une cène européenne" [Übergewicht, unwichtig: Unform. Ein europäisches Abendmahl|1991] by W. Schwab directed by René Georges | TAP’S production, Service for Cultural Affairs of the Province of Namur (B)
>>> Manager of "Groupe Silence" [1996 > 2000]
>>> Scenographer for several plays
>>> Costume designer
>>> Directing assistant of Benoît Blampain [1998] | Street theatre performance, poems of Jean de la Fontaine | Namur (B)
>>> Writing and directing assistant of Jean-Michel Frère [1998] | "Encore une bonne chose de faite!" by Compagnie des Os | created at Théâtre des Bateliers, Namur (B) | TAP’S production, Service for Cultural Affairs of the Province of Namur (B)
>>> Co-founder (and co-organiser of the two first editions) of the bi-annual FITA (International Amateur Theatre Festival) [1997 >> ] | TAP’S Production, Service for Cultural Affairs of the Province of Namur (B)
>>> Cultural Officer (theatre) for the Service for Cultural Affairs of the Province of Namur [1997 > 2000]

>>> Fine-art and graphic design ⊳

>>> Co-founder and treasury of ASBL Eblouissant, Namur (B) | Concert-Expo culture bar [1999 > 2000]
>>> Design of CD covers ○ press book ○ concert ○ theatre posters
>>> Paintings and sculptures ⊳ abstract geometry ○ optical art
>>> Digital fabrication ⊳ CNC carving ○ Laser cutting
>>> Collector ⊳ Contemporary painting ○ sculpture